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D'où est on?

En me préparant à poster cette photo de Biarritz, « chez moi », me revient nécessairement à l’esprit une question multi-forme qui me taraude depuis toujours : qui peux dire d’où il est, qui a le droit de dire si l’autre est ou n’est pas de là ?

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Quelles caractéristiques construisent l’appartenance à un lieu ? Dois-je être né en ce lieu ? Mon appartenance dépend-elle de ce que dirait le sang de mes parents ou de ce que raconte mon patronyme? Suis-je de là car j’ai grandi là ? Dois-je me déclarer d’ici car mes amis sont ici ?

Au-delà d’une réponse en valeur absolue, se pose aussi la question des vies s’étalant sur divers territoires au gré des aventures professionnelles, amoureuses, ou tout simplement des choix personnels. Que se passe-t-il si j’ai passé les vingt première années de ma vie dans le pays basque, puis si j’ai épousé une fille du Médoc qui me rend ce territoire si aimable que j’y passe désormais une bonne partie de mon temps, mais avec la nécessité de gagner ma vie dans une entreprise qui m’a contraint d’habiter à Toulouse ? Puis-je me déclarer basque alors que j’adore le grenier médocain et que je soutiens le stade toulousain ? Puis-je déclarer mon amour à la vie sauvage du Médoc sans renier ce qu’a construit en moi ma jeunesse basque ? Ai-je le droit de dire que les vagues du pays basque ont créé mon désir de surfer toute ma vie, et que celles du Médoc entretiennent mieux ce désir que ne sauraient le faire celles de la Grande ou des Cavaliers?

Aujourd’hui j’ai envie de penser différemment, d’affirmer que ce qui compte n’est pas l’analyse que l’on peut faire de mon ADN, de la consonance de mon nom, du bilan comptable des jours passés ici ou là, et encore moins ce qu’en pensent ou en disent les autres. La difficulté n’est pas d’affirmer d’où l’on se sent, mais de constater que certains peuvent rejeter cette affirmation. Pourtant, quel mal fait-on aux basques de se déclarer basque sans porter un nom basque ? Quel mauvais coup porte-t-on aux médocains de se dire médocain sans pouvoir citer un grand-père qui vivait dans une cabane au fond des bois ?

Ma perception d’aujourd’hui c’est que l’on est d’où on se déclare être. Et ça peut changer. Et ça ne dépend de rien d’autre que de soi. Interdire à quiconque de se sentir « de là » est totalitaire. Je crois à la sincérité de ceux qui se déclarent d’un lieu, alors même que ça ne leur amène rien d’autre que la satisfaction d’être en accord avec leurs sentiments. Voyons combien de guerres et combien de morts cette posture permettrait d’éviter…

 
 
 

4 commentaires

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@l1
04 avr.
Noté 5 étoiles sur 5.

On est d'où on nait ou on nait d'où on est ? La vie est une guirlande de lieux, de rencontres, d'histoires, d'imprévus...

Pour ma part je suis multiple avec une préférence.

Etche-P_____r-Garay (sans préfixe ni suffixe 😊)

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j'aime bien l'image de la guirlande, des lampions. Elle illustre bien la diversité gaie, voire heureuse! Merci.

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Invité
31 mars
Noté 5 étoiles sur 5.

Ton petit morceau d'architecture ma rappelle la chanson de Brassens , "les imbéciles heureux qui sont nés quelque part"

Claude

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et oui... ceux qui s’essentialisent tout seuls, ne son pas mieux que ceux qui essentialisent les autres. Merci!

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